Témoignages

La plus-value qu’apporte un accompagnement par un tuteur/une tutrice Reliance est évidente. Ce tutorat apporte à l’élève ce qui lui fait défaut le plus cruellement : une figure adulte solide et permanente (à la différence des travailleurs sociaux, des psychologues ou des médecins qui peuvent changer au fil des jours, des semaines ou des mois) à laquelle faire référence. Il trouve dans son tuteur/sa tutrice une personne à qui s’adresser en cas de souci ou pour de simples questions pratiques. Non seulement le jeune améliore son français, mais il gagne aussi en autonomie et en confiance en soi.

Le tuteur permet aussi au jeune de trouver un intermédiaire qui relaiera ses préoccupations ou ses questions auprès de telle ou telle autorité ou service administratif. Partant, il se sentira moins seul dans ses tentatives de comprendre et d’évoluer correctement dans sa société d’accueil.

En ce qui concerne l’orientation, l’apport du tuteur/de la tutrice peut se révéler déterminant. L’élève n’ayant peu ou pas de réseau à Genève, il peut profiter de celui de son/sa tuteur/tutrice. De plus, ce dernier/cette dernière peut lui apporter de précieux conseils et des informations importantes quant à ses choix professionnels.

Bon nombre de nos élèves se définissent souvent par la négative, ils cumulent des déficits. Ils sont sans papiers ou avec un permis précaire, ils ne parlent pas français et parfois ne savent ni lire ni écrire dans leur langue maternelle, ils ont une niveau scolaire faible, ils ne possèdent pas de réseau à Genève, etc. Dans les efforts que fait l’ACCES II pour combler ces déficits, l’aide de Reliance est non seulement bienvenue, mais essentielle.

J’espère que de plus en plus d’élèves, indépendamment de leur âge ou de leur statut, pourront profiter de ces tutorats et saisis cette occasion pour remercier chaleureusement Reliance et plus particulièrement les tuteurs/tutrices qui accompagnent nos élèves.

Joël Petoud

Directeur ACCES II

L’effet d’un tuteur de Reliance sur nos élèves ayant la chance de pouvoir en bénéficier est indéniable
• L’élève gagne en stabilité. Il semble moins perdu car il a quelqu’un vers qui se tourner s’il a des questions restées en suspens (questions de tous types : scolaires, sociales, …)
• L’école a un interlocuteur privilégié avec un tuteur de Reliance et peut se reposer en partie sur lui/elle pour relayer/préciser des informations.
• L’élève a la chance de pouvoir profiter du réseau du tuteur pour trouver des stages. Il est souvent en avance pour trouver des solutions d’orientation grâce à l’aide du tuteur/de la tutrice qui connait les mécanismes, qui sait remplir un formulaire, aider à répondre à des mails, suivre une situation dans le temps, etc.
Il est certain que c’est une grande chance pour un de nos élèves de pouvoir profiter de l’appui d’un tuteur de Reliance et je profite de ce message pour adresser à tous les tuteurs/tutrices mes plus vifs remerciements pour leur aide précieuse !
Raoul Caprez

Doyen ACCES II

J’ai eu l’immense plaisir de suivre mon camarade de classe, M. Amadou Kassé, durant deux années scolaires (2008-2009) au sein de l’association Reliance. Durant cette période, j’ai épaulé Amadou dans ses cours et ses projets afin de l’aider à achever sa scolarité post obligatoire et lui permettre d’entrer en année de Maturité Spécialisée.

Amadou présentait des lacunes essentiellement en Mathématiques, Français, Anglais et Italien. Nos cours se passaient le mercredi une à deux heures, où nous faisions la correction des devoirs et révisions les cours. Nous effectuions des dictées afin d’améliorer son Français, de la lecture pour la compréhension de texte et dans le courant de la deuxième année nous nous intéressions principalement à son travail de fin d’année qui consistait à monter un projet d’entraide au Mali. Une réussite puisque le projet s’est réalisé, et Amadou poursuit ses activités pour son pays encore aujourd’hui.

Voici donc le point sur lequel j’aimerai insister: Reliance n’est pas une société de service de répétiteurs/répétitrices mais bien plus! Cette association nous permet d’avoir un cadre dans lequel évoluer et amener notre « élève » à la réussite. Nous sommes suivis, conseillés, critiqués et on nous fourni tous les outils nécessaire pour mener à bien notre projet. Il y a vraiment un lien qui se créé lors de ces cours; je connaissais mon « élève » ce qui a bien évidemment permit un contact rapide, mais Amadou était quelqu’un de très renfermé, peu sûr de soi. Il faut savoir qu’un handicap à la main l’empêchait de suivre les cours comme les autres (lenteur dans les prises de notes). Après plusieurs discussions, Amadou s’est rendu par lui même pour demander à ses professeurs de lui accorder un temps supplémentaire pour ses examens et lui laisser le temps pour les prises de notes. Notre rôle est donc d’amener ces jeunes à reprendre confiance en eux et en leurs capacités, à se lancer dans la vie et se responsabiliser, d’où le travail « pédagogique » que Reliance s’efforce d’installer.

Amadou est désormais un jeune homme épanoui, ambitieux, plein de projets et de rêves. Il a un très grand avenir devant lui et l’entendre parler en public s’avère être une tâche aisée (impensable il y a encore trois ans).

Une fois encore, cette association permet aux jeunes de voir plus clair dans leur scolarité. Ils se retrouvent dans un cadre totalement différent où ils sont soutenus, compris, mais surtout où on leur donne la parole. Les « tuteurs » rencontrent la famille (parents), entrent en contact avec les professeurs et tous ensemble (avec le jeune bien sûr!) créent un environnement solide pour sa réussite.

Pour finir, cette expérience a non seulement permis à Amadou Kassé de réussir ses études, mais elle m’a également permise de me rendre utile pour des jeunes en difficultés scolaires et d’utiliser mes connaissances à bonne escient. J’ai pu rencontrer des gens formidables, des retraités, des professeurs, des écoliers, qui se battent pour la réussite et l’intégration de tout élève. Un immense travail d’analyse et de pédagogie a été mis en place, chaque jeune est unique par son histoire, ses origines, sa culture et le voilà plongé dans un univers où peu de chances lui sont laissées. Il serait formidable que ce concept puisse aller plus loin et soit instauré dans plusieurs établissements pour que tout enfant ait sa chance dans un monde toujours plus compliqué et qui demande aux jeunes de se débrouiller et se responsabiliser toujours plus tôt.

Bojana Pantic

Tutrice

Une ancienne tutrice de Reliance relate son expérience avec Milenai

 

Dans le soutien que j’ai apporté à Milena, je ne me considérais pas comme remplaçant ou complétant le travail de l’institutrice, et ne me voyais évidemment pas non plus comme substituant les parents. Je me pensais plutôt comme une grand-mère ou une marraine, apportant un cadre, une régularité, une discipline, ainsi qu’une note de «suissitude», à une famille de migrants.

Pendant les trois premières années, les rencontres se passaient chez moi. Vivant seule, je pouvais proposer un environne- ment calme, préparer un endroit propice, et avoir le matériel nécessaire sous la main. J’allais chercher Milena chez elle en voiture, puis la reconduisais. Les trajets nous ont permis d’avoir des échanges libres, non centrés sur le travail scolaire, et de mieux faire connaissance.

Les deux dernières années, j’allais chez elle, où j’étais reçue comme une reine et où une place était préparée et des égards étaient pris pour que notre rencontre puisse se dérouler dans les meilleures conditions. Pendant toute cette seconde période, chacune de mes visites me parais- sait être une nouvelle étape d’un voyage dans un pays lointain. Je découvrais une culture nouvelle, et me suis incontestable- ment enrichie. Par ailleurs, l’enfant était devenue une adolescente ayant une juste estime d’elle-même, pleine de vie et de gaieté. Je sortais de chez elle dynamisée et d’excellente humeur.

J’avais d’emblée placé nos rencontres sous le signe de la réciprocité. Après cinq an- nées de collaboration, je ne peux parler avec assurance que de ce que j’ai gagné moi-même à nos rencontres hebdomadaires.

En ce qui concerne le gain de Milena, il m’est difficile de m’exprimer à sa place. Ce que je peux avancer, c’est qu’elle n’aimait pas aller à l’école lorsque je l’ai connue, et était sur la défensive par rapport à mon intervention – demandée par son enseignante pour remédier à une attitude de laisser-aller et d’indifférence.

Notre relation s’étant rapidement empreinte de confiance, voire d’amitié, au bout de quelques semaines elle allait à l’école volontiers, et après quelques mois a exprimé le désir de faire de longues études en vue d’exercer ensuite une profession utile. Au début de chaque nouvelle année scolaire, Milena et sa mère m’appelaient pour s’assurer que je reprendrais nos rencontres – ce qui pourrait attester qu’elles étaient satisfaites.

Les résultats solaires, quant à eux, se sont consolidés dans la moyenne : promotions sans dérogation, puis Cycle en R2.

Plusieurs facteurs ont joué pour arriver à cette situation positive, mon implication n’ayant été que l’un d’eux. Ce qui est certain, c’est que pour moi cette expérience a constitué un réel enrichissement, à la fois intellectuel, culturel et humain.

Sabine

Tutrice

Un tutorat Reliance c’est le plaisir de rencontres improbables,
la recherche d’un salutaire décentrement,
la mise en question de nos certitudes,
l’espoir d’un monde un peu moins injuste

Paolo

Tuteur

Quand j’ai commencé avec Sara, je croyais que je n’allais pas pouvoir mener à bien mon tutorat. Sara était une petite fille renfermée et très méfiante. Mais très rapidement, une relation de confiance s’est installée entre nous, et j’ai constaté que c’était une jeune fille très intelligente, maligne et ambitieuse, qui a déjà une petite idée de ce qu’elle allait faire plus tard

Olgatte

Tutrice

J’aime être avec vous et j’aime bien travailler ; j’adore la boxe et j’adore passer du temps avec vous.

Sara

10 ans

Le tutorat, c’est bien parce qu’on fait mes devoirs ensemble. Ça m’aide à progresser en français. On peut parler ensemble de l’école des copains, des choses de la vie.
Hamasa

Une aide personnelle et adaptée à mes besoins. Pouvoir apprendre autrement qu’à l’école, recevoir de l’aide.

Chloé

10 ans

Avec Mireille je suis très content parce que c’est grâce elle que j’ai appris beaucoup de choses. Et aussi quand je suis avec elle je me sens très bien et motivé et content. C’est une grande dame. Quand je la vois, elle me rappelle ma mère. Franchement je suis super bien content de la rencontrer
Jamie

21 ans

Nous nous sommes retrouvées autour de notre dégoût commun des mathématiques Une occasion pour moi de revoir mon regard sur les maths et d’essayer d’amener Chloé à pouvoir les voir autrement, avec plus de joie et de légèreté. Un petit challenge de la Vie pour les deux !

Une aventure humaine pleine de jolis mots notés conjointement sur notre carnet secret, tels que : rencontres, parler, jouer, se comprendre et comprendre l’autre, grandir, prendre confiance, soutenir et réfléchir autrement.

Brigitte

Tutrice

Deux fois par semaine, j’aide un enfant tamoul à faire ses devoirs. Un engagement assez facile pour moi: je côtoie depuis de nombreuses années des réfugiés (vietnamiens, latino-américains, kurdes…) et je suis enseignante retraitée. A. vit au foyer des Tattes. Il parle assez bien le français. Il est spontané, notre relation est détendue. L’apprentissage de la lecture et de l’orthographe est difficile pour lui. J’ai eu plusieurs contacts avec son enseignante -des contacts cordiaux, constructifs, indispensables- qui pense qu’une aide supplémentaire serait nécessaire. Un avis que je partage. Malheureusement, le statut de la famille de A. ne lui donne pas le droit de profiter de l’appui de l’Office médico-pédagogique! Les contacts avec les parents de A., toujours sympathiques et souriants, sont limités par la barrière de la langue. Alors A. et sa soeur aînée font les traducteurs. Bien souvent, quand je quitte le foyer je suis envahie de sentiments de tristesse et d’impuissance: quel est l’avenir de ces enfants, de ces jeunes, de ces familles? Je ne suis qu’une petite goutte d’eau dans l’océan de l’asile. Avec toutes celles et tous ceux qui se battent pour améliorer la vie des requérants, il me paraît juste de continuer à lutter.

Cécile Duborgel

Tutrice

Une aventure humaine

Tutrice chez Reliance me permet de vivre une aventure humaine formidable.
Grace à son encadrement exigeant, son écoute et son accompagnement, on se sent rempli d’une mission qui a pour unique priorité, l’enfant et son évolution vers le haut. Les liens de confiance que nous installons avec la famille, l’école et l’enfant y contribuent.

Christiane

Tutrice

À peine débarquée à Genève, j’étais loin d’imaginer que je pourrais recommencer si rapidement l’une des activités que j’aime le plus et qui est aussi mon métier: l’enseignement. Après des années à Barcelone tournant autour de l’éducation et le travail avec les adolescents, ma vie a pris un virage à 360 degrés quand nous avons déménagé. Je ne savais pas comment retrouver mon lien avec l’éducation en Suisse, mais heureusement, Reliance a croisé mon chemin.

Qu’est-ce que Reliance signifie pour moi? En premier lieu, être capable d’exercer à nouveau ma profession, dans une réalité sociale complexe et souvent inconnue. Une réalité qui combine des éléments tels que la diversité culturelle et familiale et la diversité des traditions et de l’origine. C’est dans cette pluralité que les enfants doivent grandir, apprendre et développer leur personnalité. Cependant, il est tout à fait possible que le vécu de ces enfants rende cette tâche assez difficile.

Notre rôle en tant que tuteurs-trices est d’essayer de donner aux enfants une base et les outils nécessaires pour retrouver confiance en eux et leur permettre de découvrir leur véritable potentiel. En second lieu, Reliance représente un nouveau défi pour moi. Depuis que j’ai commencé ma collaboration avec Reliance il y a quatre mois, j’ai travaillé avec deux élèves, un frère et une sœur originaires d’Erythrée. Bien que j’aie été professeure en Espagne pendant des années, je me suis trouvée face à une situation complètement nouvelle pour moi. Nous communiquons en français, une langue qui n’est la langue maternelle d’aucun entre nous. Loin d’être un obstacle, cela nous a rapprochés, et mis sur un pied d’égalité. Par exemple, lorsque nous avons situé sur une carte nos pays d’origine et que nous avons constaté la distance avec Genève, notre nouvelle ville, cela a été un bon point de départ pour nous présenter et commencer à faire connaissance.

Je voudrais terminer en citant un des meilleurs moments de mon tutorat: à la fin d’un cours, j’ai reconnu le bon travail de lecture de mon élève. Elle est partie chez elle avec un grand sourire et au début du cours suivant, elle m’a demandé de continuer à lire car elle s’était exercée à la maison et elle voulait me montrer ce dont elle était capable.

Pilar Grau

Tutrice